novembre 14, 2024

Récépissé No 0054/HAAC/07-2022/pl/P

Regard sur l’Afrique : Tribune du Coach Corneille Kouassi

 Pourquoi les années passent et les dirigeants africains commettent les mêmes erreurs fatales de leurs prédécesseurs ?

L’erreur de Kadhafi avec les occidentaux ne leur a rien enseigné ?

le cas du Niger et de la Turquie

dans la rubrique : Les pires erreurs fatales des dirigeants de l’AES

Lorsque le Niger dit : je ne veux plus de la France chez moi. Le lendemain, renvoie les militaires américains, cela rime à quoi de remplacer ces deux-là par la Turquie ?

Dans cette lutte pour le pouvoir, nous n’avons assisté qu’à la première manche du match durant laquelle, la France et les Etats-Unis ont fait croire au Niger que c’est lui qui décide et qu’ils se sont courbés à sa décision, de leur dire de partir.

Sauf que connaissant ces deux-là, on peut mettre la main sur le feu que le match n’est pas fini. Au contraire, je crois même qu’on n’est qu’au début d’une séquence qui doit encore nous réserver des rebondissements.

A quelle prérogative de la deuxième mi-temps de ce même match répondait le rapprochement du Niger avec la Turquie en lieu et place de la France et des Etats-Unis ?

En quoi la Turquie, membre de l’Otan depuis sa création, membre du bouclier antimissile européen European Sky Shield Initiative (ESSI) dont fait partie Israël, contre la Russie et l’Iran est-elle une alternative à la France et aux Etats-Unis au Niger ?

En d’autres mots, si Erdogan décide de renverser les militaires au pouvoir à Niamey, pour le compte des Etats-Unis, comme il avoue lui-même l’avoir déjà fait contre Kadhafi, est-ce que la Russie viendra au secours du Niger ? Bien sûr que non !

C’est en tout cas, plus ou moins ce genre de question-réponse que j’ai fais quand j’étais en formation en règlement de conflits 2022 dans un cabinet à Ouagadougou où on nous enseignais plusieurs matières, comme Sociologie Politique, Evolution de la Pensée politique, Pensée Critique en Politique.

J’avais publié un article il ya deux ans dans  où je fustigeais le comportement d’un dirigeant africain, le guide Libyen Mouamar Kadhafi, dans sa relation avec les citoyens suisses.

Le lendemain, un de mes amis est venu me voir pour protester contre les propos que j’avais tenus. J’ai résumé notre entretien en un jeu de question-réponse. Je lui ai demandé : « Si Illary Clinton (à l’époque secrétaire d’état américaine du président Barack Obama) fait un coup d’état pour renverser Kadhafi, et tout son gouvernement y compris ton père (alors ministre de Kadhafi) penses-tu que la Russie ou la Chine viendront au secours de Kadhafi ? Et je lui ai donné la réponse : « Bien sûr que non ! »

Mon collègue coach était convaincu que les marchés publics que la Libye avait fait gagner à la Chine, ferait de cette dernière une partenaire fiable pour la Libye en cas de problème. C’était pour moi l’occasion de lui expliquer que les relations internationales ne sont pas un supermarché où chacun vient choisir ce qui lui plait.

Le 11 décembre 2007, Mouammar Kadhafi fait une visite officielle  en France en plantant sa tente de Bédouin dans les jardins de l’Hôtel de Marigny à Paris, à quelques dizaines de mètres de l’Elysée, siège de la présidence de la République française, croyant en bonne foi qu’il était redevenu l’ami fréquentable des Occidentaux.

J’en ai parlé à mon ami en lui expliquant qu’on ne peut pas planter sa tente dans la cour d’un hôtel à Paris, la veille et le lendemain, s’employer à humilier des citoyens suisses, pensant en toute naïveté que la soi-disant neutralité de la Suisse rendrait les autres peuples de l’Occident moins solidaires avec elle dans un éventuel bras de fer avec la Libye.

J’étais juste surpris de la désinvolture du Guide Libyen que je soutenais, pour ses actions de financement des initiatives structurantes en faveur de la consolidation de la fédération continentale africaine (Rascom, Fond Monétaire Africain etc.) et de se sentir trop à son aise jusqu’à distribuer les copies du coran à Rome, avec les mêmes pays qui l’avaient mis sur la touche l’accusant de soutenir le terrorisme palestinien.

Le pire selon moi était d’avoir accepté sous le président américain Georges Bush de mettre les services secrets libyenS sous la CIA.

Et surtout, d’avoir ouvert à la Turquie qu’il croyait être proche de lui, parce qu’étant un pays musulman. Et je lui disais : Madame Clinton finira par renverser Kadhafi, avec l’aide de la Turquie. Car tout le rôle de la Turquie est d’aider et remplacer les Etats-Unis, chaque fois que ce pays ne veut pas paraitre en première ligne.

Cette théorie sera successivement baptisée par Obama, le chef de madame Clinton avec le nom de « Leading from Behind » (commander de derrière).

A partir de là, on n’avait pas besoin d’être un magicien pour deviner ce qui serait arriver : un coup d’état américain contre Kadhafi, je lui disais.

Quand vous engagez un bras de fer avec les Occidentaux, c’est comme un match de tennis prévu pour durer 5 sets. Or les dirigeants africains comme Kadhafi, croient par erreur qu’une fois remporté le premier set, le match est terminé. Et qu’ils ont gagné.

C’est naïf pour les dirigeants de Niamey de croire que le match débuté avec l’humiliation infligée à Emmanuel Macron en 2023  est terminé. Comme tout tremblement de terre, il faudra s’attendre à des répliques. Et c’est pour préparer la suite des 4 sets à jouer que Cuba, l’Iran ou la Corée du Nord, avant d’ouvrir les ambassades partout dans le monde, ont fait la différence entre les amis (diplomatiques) et la famille (stratégique) prête à mourir pour nous, avec nous quand arrivera la réplique du tremblement de terre de juillet 2023.

Non la multipolarité n’existe pas. Chacun fait d’abord la différence entre les amis et la famille.

Macron veut laver l’affront au 2ème set, s’il n’y parvient pas, il lui reste encore des sets pour ses successeurs à l’Élysée. Les dirigeants de Niamey ont préparé qui comme famille, pour accompagner demain leur successeurs pour continuer le deuxième et 3ème set du match ? La Turquie ? Vous êtes sérieux là ?

L’Otan c’est la famille de Emmanuel Macron, Joe Biden et Erdogan.

L’article 5 de l’Otan le rappelle : si attaque Macron, Erdogan et Biden viendront à son secours.

La Corée du Nord sait qui est sa famille, la Russie et la Chine. La Corée du sud sait qui est sa famille, les Etats-Unis.

Et toi l’Africain, ta famille (stratégique) c’est qui ?

Question : Pourquoi la Turquie et le Maroc n’ont pas été admis à l’Union Européenne ?

Réponse : parce qu’ils sont trop pauvres

Dans son livre « Turkey’s Transformation and American Policy », (La transformation de la Turquie et sa politique américaine), publié par Century Foundation Press, 2000, ISBN 9780870784545, Morton Abramowitz, ancien ambassadeur américain en Turquie et conseiller du président américain Bill Clinton, se pose la question que tous les diplomates américains en Turquie semblent se poser depuis 60 ans : « Quand ce pays tellement doté va-t-il enfin décoller ? »

Il est à son tour étonné de tant de capitaux américains investis en Turquie même avant le plan Marshall, sans que cela sorte le pays de la pauvreté.

Il parle d’une « Turquie plombée par sa dette extérieure, son instabilité politique et ses blocages identitaires, otage d’une classe politique corrompue et enfoncée dans le sous-développement ».

Et c’est cette Turquie là que le Niger a choisi pour remplacer les Etats-Unis, dans sa quête d’un nouveau partenariat stratégique.

L’UNION EUROPENNE REFUSE LA CANDIDATURE D’ADHESION DE LA TURQUIE PARCE QU’ELLE EST TROP PAUVRE

La demande d’adhésion du Maroc aux Communautés européennes a été déposée par le roi du Maroc Hassan II lors du Conseil européen des 25 et 26 juin 1984 à Fontainebleau. Celle-ci a été rejetée en octobre 1987, parce que le Maroc a été considéré trop pauvre.

Le 20 décembre 1989, après la nouvelle demande d’adhésion de la Turquie aux Communautés européennes formulée le 14 avril 1987, la Commission européenne rend un avis négatif sur l’ouverture des négociations d’adhésion. En clair, la CEE ne veut pas de la Turquie comme membre. Pour quelle raison ? Dans ce verdict, la  Commission européenne  cite essentiellement  deux motifs, le plus grave est  économique et l’autre est politique

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