octobre 23, 2025

Récépissé No 0054/HAAC/07-2022/pl/P

Togo/Cinéma : « Fallait Pas », un long-métrage qui met le projecteur sur les défis de la jeunesse

Le public togolais s’apprête à découvrir « Fallait Pas », premier long-métrage de la réalisatrice Belinda Katalay Matouba. Inspirée de faits réels, l’œuvre met en lumière les défis auxquels font face les élèves : sextapes, grossesses précoces, réseaux sociaux et pression sociale. Bien plus qu’un film, l’œuvre entraine dans les méandres de la jeunesse à laquelle un appel pressant est lancé, celui de réfléchir sur ses choix et construire un avenir différent. L’avant-première de ce dimanche 28 septembre s’annonce palpitante à Lomé.

Un rendez-vous avec soi-même

Dimanche 28 septembre à 15h tapante, l’auditorium de l’église Impact Centre Chrétien campus de Hountigomé deviendra une géante salle de cinéma, un laboratoire d’émotions et de réflexions pour l’avant-première du long-métrage : « Fallait Pas ».

Un film attendu, non pas pour son tapis rouge ou ses paillettes, mais pour la sincérité de son message. Loin de l’évasion facile, « Fallait Pas » choisit le réalisme, plongeant au cœur de la vie lycéenne à Lomé, entre amitiés, romances, réseaux sociaux, tentations et drames silencieux. À travers une histoire captivante, le film pose une question brutale et universelle : « Fallait-il vraiment faire ce choix ? »

Un choc qui devient inspiration

L’inspiration de « Fallait Pas » ne naît pas d’un scénario abstrait, mais d’une réalité brutale observée sur le terrain. Pour Belinda, ce projet est né d’un choc. En 2020, en plein confinement lié à la pandémie au corona virus, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux : des élèves en uniforme s’adonnant à des pratiques sexuelles en classe, fièrement partagées comme des défis. Un phénomène qui met en lumière une dérive inquiétante dans certains établissements scolaires.

 « J’étais bouleversée », confie-t-elle. « J’ai compris qu’il fallait trouver un langage que les jeunes entendent vraiment. Le cinéma m’est apparu comme une arme. »

Les prémisses du film commencent au travers des discussions avec des jeunes filles sur l’importance de l’abstinence, la concentration sur les études et de la responsabilité dans leurs choix.

Mais Belinda voulait aller plus loin. Elle cherche un moyen de toucher un public plus large, de provoquer une réflexion collective. « J’ai pensé à projeter un film aux élèves », raconte-t-elle. Il fallait chercher un long-métrage capable de refléter ces réalités lycéennes et leurs conséquences dramatiques. Constatant un vide dans le domaine, la décision est alors devenue plus qu’évidente : elle allait réaliser son propre film.

C’est ainsi que « Fallait Pas » naît, à la croisée de la fiction et de faits réels. Le film met en lumière les choix des adolescents, les pressions sociales et numériques auxquelles ils sont confrontés, et les conséquences souvent irréversibles de certaines décisions. L’objectif n’est pas de culpabiliser, mais de sensibiliser, d’éveiller les consciences et d’offrir aux jeunes un miroir de leur propre réalité.

Plus qu’un film, « Fallait Pas » est une alerte, une invitation au réveil des consciences. Pour une jeunesse togolaise souvent confrontée à des pressions invisibles, des choix précoces et parfois irréversibles, Belinda veut offrir un miroir, mais aussi une boussole. C’est donc pour la réalisatrice un moyen de transformer le cinéma en outil d’éducation et de prévention.

Le film qui parle aux jeunes

« Fallait Pas » entraîne le spectateur dans le quotidien d’un lycée privé de Lomé, la « Royal Eagles School », où les adolescents naviguent entre amitiés, romances, réseaux sociaux et défis personnels. Mais derrière ce décor familier se cachent des choix lourds de conséquences : décisions précoces, pressions invisibles, tentations numériques et sociales. Chaque action, chaque décision, trace une trajectoire qu’il est impossible de réécrire.

Belinda Katalay Matouba insiste sur ce message central : « La vie n’est pas un cahier de brouillon. À chaque fois qu’on prend une décision, on écrit une histoire. Il faut faire attention aux choix que nous posons. » Cette philosophie guide le film, qui ne se limite pas à un simple divertissement. Il s’agit d’une alerte, d’un guide moral et d’un appel à la responsabilité, autant pour les adolescents que pour les adultes qui les accompagnent.

Le film aborde des thématiques sensibles et actuelles : grossesses précoces, abus numériques, sextapes et pression sociale. Ces réalités, malheureusement fréquentes dans certaines écoles togolaises, sont exposées avec justesse et sans voyeurisme. Le but est d’éveiller les consciences et de provoquer une réflexion.

Pour Belinda, chaque scène est un pont entre l’art et la prévention. « Je veux que le film parle aux jeunes, mais aussi qu’il serve de guide pour tous ceux qui ont un rôle dans leur éducation. Quand un choix est mauvais, le message est simple : il ne fallait pas », explique-t-elle. Ce double objectif – sensibilisation et éducation – confère à « Fallait Pas » un statut unique dans le paysage cinématographique togolais.

Malgré le manque de formation technique et les défis logistiques, Belinda et son équipe ont fait preuve d’audace. Leur conviction : rien n’est impossible quand la volonté de faire bouger les choses est plus forte que les obstacles. Le résultat est un film authentique, émouvant et instructif, capable de toucher directement la jeunesse.

Une réalisatrice derrière un mentor, visionnaire et moteur du changement

Derrière « Fallait Pas » se cache une femme dont le parcours inspire autant que son film. Belinda Katalay Matouba, alias « Yaya International », est bien plus qu’une réalisatrice : elle est coach, mentor, manager et leader engagée pour la jeunesse togolaise.

Son engagement envers les jeunes, en particulier les jeunes filles, est profond et concret. Présidente fondatrice de Eagles Pro Academy, elle enseigne l’excellence et le leadership à travers des formations, masterclass et ateliers. Avec Jeunes Femmes Leaders (JFL), elle accompagne celles qui aspirent à atteindre leur potentiel, en promouvant l’éthique, la confiance et la responsabilité.

Son expérience professionnelle est tout aussi impressionnante : assistante exécutive au sein d’un groupe bancaire panafricain, Belinda combine rigueur, organisation et vision stratégique. Mais ce qui la distingue, c’est sa capacité à transformer cette expérience en impact social. Elle se consacre à restaurer et épanouir la jeunesse, à encadrer des filles ayant subi des abus, et à inspirer les adolescents à travers le coaching et l’éducation.

« Je vois chaque jeune comme un potentiel à révéler », confie-t-elle. Cette philosophie traverse « Fallait Pas » : le film est le prolongement naturel de sa mission. À travers cette œuvre, elle transpose sur grand écran son engagement quotidien, mêlant art et prévention pour éveiller les consciences.

Son énergie et son audace se ressentent aussi dans le tournage du film. Sans formation technique initiale, elle a su mobiliser une équipe autour de sa vision. « Dans notre équipe, le mot impossible n’existait pas », affirme-t-elle. Cette détermination a permis de surmonter obstacles financiers et techniques, pour aboutir à un film authentique, poignant et éducatif.

Une avant-première à ne pas manquer

Le dimanche 28 septembre, les projecteurs s’allumeront à l’église Impact Centre Chrétien de Hountigomé à Lomé pour la toute première projection de « Fallait Pas ». Mais cette avant-première n’est pas un simple événement cinématographique

Pour Belinda Katalay Matouba, c’est une invite particulière aux adolescents, jeunes, adultes, parents et éducateurs à venir voir le film, à réfléchir sur les choix qui façonnent leur vie et à s’inspirer de cette expérience pour prendre des décisions responsables. « Chaque spectateur repartira avec une conscience plus aiguisée sur ses actions et leur impact. Nous voulons que les jeunes comprennent qu’au-delà du mot « Fallait Pas », il y a une invitation à agir correctement, à choisir l’excellence », explique-t-elle.

Cette projection captivante mêlant drame, suspense et romance, sera suivie d’échanges et de discussions qui permettront aux jeunes de poser leurs questions et de partager leurs réflexions. L’objectif est clair : transformer le visionnage en expérience participative, où le cinéma devient un outil de prévention, d’éducation et de motivation.

Alors, ce 28 septembre, ne manquez pas ce rendez-vous. Venez nombreux, laissez-vous toucher, inspirez-vous, et surtout, souvenez-vous : chaque choix compte, et parfois… « fallait pas ».

La rédaction

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