Crise en Afrique de l’Ouest : La CEDEAO sanctionne, le Mali reste imperturbable et rappelle ses ambassadeurs dans la communauté
Jusqu’où ira le bras de fer entre la CEDEAO et le Mali ? Les personnes bien avisées vont certainement se poser la question suite au dernier développement de l’actualité dans la sous-région Ouest Africaine. La CEDEAO a frappé fort avec les lourdes sanctions infligées au Mali. L’institution sous régionale n’est pas d’accord sur la prétendue intention des membres de la transition au Mali de vouloir trop rester au pouvoir. La Cédéao a mis l’économie malienne à genou. Le Mali ne peut plus accéder à ses comptes logés à la BCEAO, la Banque centrale régionale. En termes clairs, il sera difficile au pays de toucher l’argent qui se trouve sur son compte en banque ou son portefeuille d’argent électronique. Il ne peut donc dépenser que ce qu’il a en poche. L’État malien ne pourra plus dépenser que ce qu’il a mis en réserve au Trésor public.
« En réalité, cela asphyxie l’économie malienne. Et il y a de fortes chances qu’au bout d’un ou deux mois, nous ne puissions même plus payer les salaires de nos fonctionnaires. En tous cas, il n’y aura plus d’injection monétaire de la part de la BCEAO dans l’économie malienne. Donc nous allons fonctionner essentiellement avec la liquidité en circulation et les dépôts au niveau des banques secondaires », explique Etienne Fakaba Sissoko, professeur d’économie et chercheur au Centre d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali.
Face à cette lourde sanction qui va certainement asphyxier économiquement le pays dans les jours à venir, la Mali a vite fait de réagir en rappelant ses ambassadeurs dans les pays de la communauté et en fermant ses frontières terrestres et aériennes avec eux.
« Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes » peut-on écouter dans le communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, en uniforme, le colonel Abdoulaye Maïga.
« Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous régionale ouest africaines se fassent instrumentaliser par les puissances extrarégionales aux desseins inavoués » a-t-il ajouté sans citer les noms.
Ensuite, la junte dit déplorer le caractère inhumain de ces mesures qui viennent affecter les populations déjà durement touchées par la crise sécuritaire et celle sanitaire.