novembre 2, 2024

Récépissé No 0054/HAAC/07-2022/pl/P

Togo/Élections législatives : Ira ou n’ira pas, la DMK face à une équation difficile à résoudre

La politique est un jeu, tout le monde le sait sauf les moins avisés. Après la réaction de Monseigneur Fanoko Kpodzro , depuis son lieu d’asile ,stipulant qu’il ne veut pas que la DMK participe à une quelconque élection sous la bannière d’un mouvement citoyen qui porte son nom, le regroupement de partis politiques de l’opposition a du fil à retordre.
En effet, les mots du prélat ont été clairs et la DMK comprend bien le sens de ces mots. En réponse au propos de Monseigneur Kpodzro, la conférence des présidents de la DMK a sorti un communiqué pour faire une clarification.
« La conférence des présidents de la DMK prend acte de la volonté exprimée par le prélat de ne pas participer aux prochaines élections législatives avec le mouvement citoyen portant son nom. Elle en tiendra compte et fera de son possible pour ne pas trahir sa volonté ». Ce point 2 du communiqué résume la position de la DMK à ne pas trahir la position du prélat.
Le quotidien Liberté de ce jeudi nous renseigne que malgré la position du prélat, la DMK participera à ces élections puisque c’est ce qui a été exprimé en fin de semaine dernière lors d’une conférence de presse.
Ira-t-elle sous le nom de de la DMK ou sous un autre nom? C’est en cela que l’équation devient vraiment difficile à résoudre. La première option sera une désobéissance au prélat et l’onction de l’homme de Dieu quittera ce regroupement de partis politiques de l’opposition. La deuxième option aussi ne sera aussi favorable pour la DMK , aller aux élections sous le nom d’une autre coalition, le prélat ne s’y retrouvera pas et sa bénédiction n’y sera non plus. Les membres de la DMK se trouvent aujourd’hui dans un dilemme. Et le doute persiste.
Les analystes de la situation politique du Togo diront que la DMK s’est peut-être mis son propre éclatement au cou en donnant le nom du prélat au mouvement citoyen puisque l’ombre de monseigneur plane sur la dynamique et les décisions de ce dernier seront irrévocables.Or , un parti politique a pour vocation de conquérir le pouvoir et de l’exercer. Cela ne peut jamais être possible sans les élections. Mais encore faut-il que ces élections soient crédibles et transparentes. Des concepts qui reviennent souvent dans l’histoire des élections en Afrique notamment au Togo.

Pour qu’il y ait transparence, la DMK a posé certaines conditions formulées en revendications qui se retrouvent dans son communiqué notamment
 » Le retour sans condition du patriarche de la nation Mgr Philippe Fanoko
KPODZRO et de son assistant, du Président démocratiquement élu, Dr.
Agbéyomé KODJO et l’offre de garanties de sécurité pour le retour de tous les
exilés politiques ;

  • La libération de tous les détenus politiques ;
  • La sécurisation de tout le territoire national, notamment les préfectures de
    Kpendjal et de Kpendjal Ouest dans la région des Savanes, et la prise de mesures
    pour assurer la libre circulation de tous les candidats ;
  • L’adoption consensuelle des réformes indispensables pour l’exclusivité, la
    transparence et le caractère libre et démocratique des élections futures afin de
    rassurer chaque partie prenante au processus électoral. Ces réformes
    concernent notamment, les institutions impliquées dans la gestion du scrutin à
    savoir la CENI et ses démembrements ainsi que la Cour Constitutionnelle, le
    découpage et le fichier électoral, le mode du scrutin, la proclamation des
    résultats bureau de vote par bureau de vote et tout autre point nécessaire à la
    tenue d’élections inclusives, transparentes, libres et démocratique »

En fait , la classe de l’opposition n’est pas à son premier essai d’élaboration de revendications à l’orée des élections, le parti ANC de Jean Pierre Fabre en sait quelque chose. Mais la tendance est claire , » le chien aboie, la caravane passe » les actifs du pouvoir diront même que le train des élections est déjà sur les rails et rien ne peut l’arrêter .Quid à celui qui veut y entrer de faire ses bagages et d’y entrer à l’autre gare si possible. L’annonce par la CENI de la date du recensement électoral( 29 Avril au 3 juin) est évocateur.

La DMK est maintenant à la croisée du chemin. Face à son destin , quelle décision prendre pour ne pas aller à l’éclatement, il faut vraiment une maturité politique pour se mettre à l’abri.

Pascal Lossou

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