Conflit Israël-Iranien : Escalade militaire et frappes mutuelles d’une intensité inédite

Le conflit latent entre Israël et l’Iran a basculé dans une confrontation militaire directe d’une violence sans précédent. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’Iran a tiré une nouvelle salve de missiles sur plusieurs grandes villes israéliennes, en représailles à une quatrième nuit consécutive de frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.
Depuis vendredi, les échanges de frappes ont fait au moins 224 morts et plus de 1 000 blessés en Iran, selon le ministère iranien de la santé. En Israël, les ripostes iraniennes ont causé la mort de 17 personnes et fait plus de 450 blessés, selon les services de secours. La dernière attaque iranienne, survenue dans la nuit du 15 au 16 juin, a ciblé Jérusalem, Haïfa, Tel-Aviv et Petah Tikva. Le Magen David Adom, équivalent de la Croix-Rouge en Israël, fait état de quatre morts et 87 blessés. Les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs villes, et des explosions ont secoué des immeubles d’habitation, provoquant des incendies et des destructions considérables.
La riposte israélienne a consisté en des bombardements massifs sur des centaines de cibles militaires, balistiques et nucléaires. Des frappes ont touché le centre de Téhéran, causant la mort d’au moins cinq personnes dans un immeuble résidentiel, mais aussi des installations à Machhad, dans le nord-est de l’Iran, à plus de 2 000 km d’Israël. L’armée israélienne affirme avoir détruit une partie du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, qualifié de « principal objectif stratégique ». Israël justifie ces attaques par la volonté d’empêcher l’Iran de franchir le « point de non-retour » vers l’arme nucléaire. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a promis que « l’Iran paierait un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils », en référence aux frappes iraniennes sur des zones résidentielles israéliennes.
Face à ces frappes d’envergure, l’armée des Gardiens de la révolution a annoncé avoir mené des « frappes réussies » sur des cibles stratégiques israéliennes, malgré les technologies de défense avancées d’Israël et le soutien des puissances occidentales. Elle a aussi promis de nouvelles attaques « plus ciblées et dévastatrices ». La situation intérieure en Iran est tendue : les écoles, stations de métro et mosquées sont désormais utilisées comme abris antiaériens, et une large partie de la population cherche à fuir les grandes villes. Plusieurs hauts responsables militaires iraniens, dont le chef du renseignement des Gardiens de la révolution, ont été tués dans les frappes israéliennes, accentuant encore la gravité du moment.
Sur le plan diplomatique, l’Union européenne et les États-Unis appellent à la retenue. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que la diplomatie reste la seule issue viable. L’ancien président américain Donald Trump, soutien affiché d’Israël, a reconnu que les États-Unis pourraient s’impliquer, bien qu’ils ne le soient « pas pour l’instant ».
Après des décennies de tensions indirectes et de guerre par procuration, l’affrontement direct entre Israël et l’Iran marque un tournant historique au Moyen-Orient. La crainte d’un conflit régional généralisé grandit, alors que la Syrie a déjà été partiellement touchée par des drones et missiles dans la zone frontalière.
Sédem Djodji