Togo/vie chère : Me. Celestin Agbogan aux Femmes-Pyramide « Vous demandez au gouvernement de prendre certaines dispositions, il ne va pas le faire, je vous rassure à 99%, le 1% ce serait un miracle… »

Les femmes-Pyramide s’inquiètent de la situation de vie chère qui prévaut au Togo. Lors d’une rencontre le mercredi 20 Avril 2022, ces femmes ont présenté à l’opinion nationale et internationale, la situation d’impasse dans laquelle se trouve actuellement le pays. Dans une déclaration liminaire lue pour la circonstance, elles ont présenté sept points revendications à l’endroit du gouvernement afin de soulager les populations.

« La première de nos revendications concerne l’augmentation des prix de péages, l’électricité et l’essence parce que tout cela à des répercussions sur le panier de la ménagère. La deuxième , c’est la dépression fiscale, la vie est déjà chère mais les agents de tickets ne ménagent pas les bonnes femmes dans les marchés. Il est donc important qu’on diminue les taxes dans les marchés et qu’on arrête l’harcèlement de ces femmes dans les marchés. Nous avons également demandé des mesures urgentes pour les couches vulnérables et surtout pour les femmes. Nous demandons également que l’harcèlement des forces de l’ordre s’arrête sur le terrain et nous voulons aussi la libération des prisonniers politiques notamment Léila. Et pour finir, nous voulons la garantie de soin de santé pour tous les patients » a développé Eménéfa Eklu, membre du mouvement Femmes-Pyramide.
Présent à la conférence de presse, Me. Célestin Agbogan, président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) dit comprendre ces revendications des femmes. Selon le défenseur des droits de l’homme, ceux à qui ces revendications sont adressées ne vont rien faire, pire s’ils trouvent le mouvement des Femmes-Pyramide trop gênant , ils pourront les arrêter afin de court-circuiter le mouvement.

« Quand vous allez dire aux gens de porter le noir et ils le portent vraiment, on va vous accuser de troubles à l’ordre public. Je vous dire de s’attendre à cela. Au Togo, on instrumentalise la justice, pour décourager les manifestations des citoyens. Les intimidations, il en aura. Le conseil que je veux vous donner, aujourd’hui vous dénoncez, vous avez demandé au gouvernement de prendre certaines dispositions, ils ne vont pas le faire, je vous rassure à 99%, le 1% c’est juste un miracle. Pour qu’il (le gouvernement) puisse fléchir, il faut faire savoir à nos malades (les togolais) qu’ils sont vraiment malades. Les femmes qui sont au marché et qui n’en ont plus, elles ne savent pas qu’elles n’ont plus de marché. Le togolais qui a faim, ne sait pas qu’il a faim. Le togolais qui a faim quand on lui dire de réclamer, il reste dans sa boutique, son service, dans son travail et ne veut pas réclamer ses propres droits. Pour des revendications, je pense que les gens en ont et ça n’a pas abouti mais avec les femmes, j’estime que ça peut marcher » a précisé Me AGBOGAN.
C’est une réalité, le phénomène de la vie chère touche pratiquement tous les secteurs de la vie sociale et il est important que des mesures idoines soient prises pour soulager le quotidien des togolais.